Festival d'Aix-en-Provence
La Calisto
BilletterieInspiré des Métamorphoses d’Ovide, La Calisto de Francesco Cavalli raconte l’une des histoires d’amour de Jupiter. Cavalli conserve toutes les dimensions tragiques d’une histoire mythologique tout en y ajoutant un comique croisé entre dieux, nymphes et mortels.
Jupiter tombe amoureux de la nymphe Calisto, mais celle-ci veut rester pure, vierge de toute relation amoureuse. Pour la séduire, Jupiter se déguise en Diane, sa propre fille. Il s’ensuit une série de malentendus dans lesquels l’ambiguïté sexuelle prévaut. La construction baroque de l’opéra conduit à une série de saynètes ambiguës où la comédie divine et la comédie humaine sont étroitement liées. Dans le monde des déesses, les seules histoires d’amour autorisées sont celles des femmes. Diane et Calisto profitent d’une partie de chasse dans les sous-bois pour donner libre cours à des rapprochements passionnés tandis que le berger Endymion et le dieu Pan, tombent tous deux amoureux de Diane – Jupiter déguisé.
Junon, épouse trompée par ce mari trop voluptueux, cherche bien sûr à se venger en transformant sa rivale, la Calisto, en ours. Doublement pris de remords, Jupiter transforme son innocente conquête en étoile et l’envoie briller dans le ciel. C’est ainsi qu’est née la constellation de la Grande Ourse.
La légende devient ici un jeu d’amour et de hasard, plein de malice où les aventures de Diane et d’Endymion se superposent à l’intrigue principale dans un chassé-croisé de déguisements. C’est de son caractère allusif et ambigu que La Calisto tire l’essentiel de son charme : un mélange entre une sensualité inavouée et des sentiments clairs, une fluidité narrative où rires et larmes, désir et vengeance se succèdent naturellement.
Le Calisto de Cavalli n’a pas connu un grand succès lors de sa création à Venise. C’est bien après que l’opéra a été acclamé pour la beauté de sa composition musicale, l’inventivité du livret et l’audace de la tessiture mixte (un seul chanteur basse et soprano pour Jupiter et Diane). Le manuscrit musical conservé à la bibliothèque Marciana laisse une grande marge d’interprétation au musicien d’aujourd’hui, ce qui fait de cet opéra un grand terrain de jeu musical et visuel.
Découvrez la présentation de l’œuvre par Sébastien Daucé :